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[i575] DE LA VIL]
ciennement il n'y entrait que gentilzhommes extraiclz d'ancienne et noble race, et les gens de pied qui sont à vostre solde : la plainte en est si frequenté des rançonnemens et pilleries ordinaires, inhuma-nitez et cruaultez plus que brutalles et barbaresques, forcemens de filles et femmes; se donnans au surplus sy grande et effrénée licence que de lever tailles en quelques provinces de vostre Roiaume, sans vostre permission et sans aulcun respect de vostre Justice ny conséquemment de vostre Couronne'1'.
"Lesquelles pilleries et rançonnemens sont pratiquées non seullement par voslredilte Gendarmerie, mais aussy par aucuns de vostreditte suitte et garde de vostre Corps, par lesquelz les fermes de voz subjectz et maisons de pauvres laboureurs sont ordinairement destruittes et pillées; et entr'autres les fermes des ecclesiasticques, jusques à celles qui appartiennent aux hostelz Dieu, hospitaulx, mesmes celuy de vostreditte ville de Paris : en maniere que les pauvres demeurent sans nourriture et entretenement necessaires; et ont esté les gouverneurs contrainctz depuis quelque temps vendre pour plus de quarente mil livres de leurs heritaiges, pour fournir aux necessitez des pauvres : grande malédiction en ung Royaume, quant les membres de Jesus Christ sont delaissez contre le debvoir du droict de nature et la loy divine.
"Et qui pis est, ne se contentent vosdictz gardes et gens dc vostre suitte de loger et vivre à discretion; ains abusant de vostre authorité, logent soubz faulx titre leurs parens, amys, voisins ou aultres personnes; lesquelz semblablement vivent à discretion, pillent et rançonnent les pauvres gens du plat païs, lequel demeure à present inhabité et abandonné en plusieurs endroictz, sans aulcune culture ny rabais.
■"En somme, Sire, il n'est possible que la paix de Dieu soit en ce Roiaume tant et si longuement que les malefices, abbus et corruptions susdittes seront soufferlz et passées par connivence; car quelle paix peult estre entre ung peuple qui n'a aulcune pieté, religion ne volunté de bien faire. Et fault, si telz maulx continuent, que nous attendions en brief un juste jugement de Dieu sur nous, s'il n'y est pourveu avant toute autre chose; et debvons craindre
C? Comme commentaire de ce passage, on peut se reporter au reprises (voir notamment celle du 22 mars 1575 : ci-dessus, ari. suivies; à en juger par le ton énergique de ces doléances.
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E DE PARIS. 315
les peines dont les Prophéties ont menacé lé Peuple de Dieu, quant il a prevaricqué el transgressé ses Commendeinens.
"Quant au maniment de voz Finances, il est de mesme façon conduict : les dons immenses mal et inégalement distribuez et en temps si calamiteux jusques à revenir, en l'année mil cinq cens soixante douze, à deux millions sept cens mil livres, moittié de laquelle somme est composée d'offices nouvellement errigez à la charge et foulle du Peuple qui en a paié et porté les gaiges; •
rr en l'année mil cinq cens soixante treize, reviennent lesdictz dons à deux millions quarente quatre mil livres;
"[en] l'année u vc soixante quatorze, à la somme de cinq cens quarante sept mil huict cens livres;
rr et en l'année presente depuis six mois, neuf cens cinquante cinq mille livres.
«La plus part desquelz dons ont esté reffusez par vostre Chambre des Comptes et commandez par Vostre Majesté infinies fois, et depuis passez par voz jussions et trés exprès commendemens : sans comprendre les pensions données, revenantes à la somme de deux cens mil livres, qui sont aultant dc rentes sur voz Finances, à la grande diminution d'icelles et augmentation de la necessité, et conséquemment à la charge et foulle de vostre pauvre Peuple, qui est reduict à toute pauvreté et impuissance.
"A quoy plaira à Vostre Majesté avoir esgard et pourveoir, si luy plaist, aux remedes plus necessaires qu'ilz ne feurent jamais : ce que vostredict Peuple se promect, fondé sur voslre bonté et clémence naturelle.
"L'estat duquel, et nommément de vostre ville de Paris, est entierement perdu et reduict à neant, mesmes la Marchandise sans laquelle vostredict Roiaume demeure destitué de son antienne abondance et richesse; et entre une necessité, disette et penurye de toutes choses, par la disconlinuation du commerce, lequel ne peult avoir cours pour le peu de seurretté qu'il y a tant en la mer que en la terre.
"Oultre les grandes dacos et •impositions nouvel-texte des Ordonxaxces pour la Gexdaruerte, édictées à plusieurs CCCCXLIll), dont il ne semble pas que les prescriptions aient été
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4o.
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